Le bassin hydrologique de Nans-sous-Sainte-Anne  

Compte rendu : Jacques Mudry, Pierre Chauve et Nicole Pons
Photos : Jacques Mudry et Paul Millot

Préambule (Nicole Pons)
La sortie a été organisée par Pierre Chauve et Jacques Mudry.
Pierre Chauve avait préparé des schémas de la géologie du secteur. Il les a présentés avec précision et passion, en début de visite. Son cours a été très utile pour comprendre les explications du reste de la journée.

Jacques Mudry nous a fait vivre la circulation de l’eau dans les calcaires séparés par des couches de marnes plus ou moins épaisses, l’ensemble fracturé et faillé. Nous avons ainsi appris, entre autres informations, que dans l’épikarst la circulation de l’eau se fait par infiltration diffuse au travers des fissures ouvertes et que les sources locales, telles la Loue et le Lison, ne sont que partiellement alimentées par des pertes. Les fougères peuvent se développer en région calcaire si elles trouvent des zones acidophiles dues à la décomposition de la matière organique ou à la présence d’argiles de décalcification.

• sur la photo ci-dessus à gauche, les fissures dans l’épikarst sont des fissures élargies par la dissolution. 

Le défenseur de l’environnement est bien apparu dans le rappel sur l’histoire du site du Lison (voir fin de ce document).

Merci aux organisateurs qui permettent à la SHND de proposer des sorties culturelles variées et sympathiques.

Compte rendu (Jacques Mudry et Pierre Chauve)

Météo incertaine, mais motivation des 17 participants !
Le but de la journée est de visiter sur le terrain les sites démonstratifs du fonctionnement hydrologique des sources du bassin de Nans-sous-Sainte-Anne.

La vallée du Haut Lison entre Lemuy et Dournon : la source du Vernois, issue du Jurassique supérieur, alimente le village de Lemuy et se déverse dans le Haut Lison. Au passage de la route Salins-Levier (l’Entrepôt), le ruisseau s’est déjà perdu dans les calcaires pour resurgir à la source du Lison, alimentée pour 1/4 de son débit par les pertes de ruisseaux (résurgence). Mais les 3/4 de l’alimentation proviennent de l’infiltration diffuse sur les calcaires à l’affleurement : dolines et lapiaz, visibles dans la tranchée de la route de Levier.

Château de Ste-Anne : une belle promenade ombragée a permis de découvrir, outre des Listères à feuilles ovales et de grands Orchis pyramidaux forestiers, le superbe panorama sur le bassin de Nans-sous-Sainte-Anne. Du sud-est au nord-ouest, le plateau calcaire de Levier, la zone marneuse du faisceau salinois (et ses failles-limites), cette dépression est couronnée par la butte-témoin de Montmahoux, le plateau d’Ornans où apparaît la mini-reculée du Verneau,  et vers le nord, les gorges du Lison.

Et un clic sur la photo ci-dessous pour profiter du panorama en plein écran !

Vue de Nans-sous-Ste-Anne. Faille nord du faisceau salinois et mini-reculée du Verneau

Le Pont du Diable, jeté au dessus des gorges du ruisseau de Château-Renaud (prolongement du Haut Lison), alimenté par des sources situées à l’amont, mais avec un très faible débit. Jolis orpins à feuilles épaisses dans les falaises calcaires redressées butant par faille contre les couches horizontales du plateau.

Source du Verneau : balade apéritive jusqu’aux cascades et à la  tuffière.

Le Verneau

Pique-nique pris à l’abri du soleil à l’espace Beauquier.

En début d’après-midi un groupe est parti vers la grotte Sarrasine (rochers glissants). Sous la voûte, la petite source Sarrasine qui draine son propre bassin (infiltration diffuse), alors qu’en crue, le fort débit issu de la grotte est un trop-plein de la source du Lison.

Ce groupe rejoint le reste de la troupe au Creux Billard, après avoir admiré la source du Lison.

Du sommet du Creux Billard, en hautes eaux, tombe en cascade le ruisseau temporaire de Château-Renaud. Au tiers de la falaise, une galerie de grotte écoule de l’eau en hautes eaux. Cette circulation temporaire a été capturée par le Lison.

Sur le retour, sous un ciel incertain, nous faisons un dernier arrêt au bord de la route Déservillers – Labergement-du-Navois pour voir l’un des 4 grands gouffres qui débitent dans le réseau du Verneau : le Bief Bousset. A sec lors de notre passage. Jolis scolopendres tapissant la falaise.

Gouffre du Bief Bousset

Juste le temps de remonter en voiture avant l’averse !

L’illustration a été photographiée lors de la sortie.

Elle peut être complétée en consultant le livre Le karst franc-comtois, chapitre 12 (pages 161 à 172) traitant du secteur de Nans-sous-Sainte-Anne.

Bref rappel sur l’histoire du site du Lison