Une seule santé (One health) : quésaco ?

Mardi 12 décembre 2023, 20 h 30, Amphi Croizot, UFR Sciences & Techniques de la Bouloie, route de Gray à Besançon

Conférence SHND par Patrick Giraudoux, professeur émérite d’écologie, expert à l’IPBES, membre du COVARS et de l’Académie vétérinaire de France. Il en présentera les principaux contenus et les enjeux.

Thème de la conférence :

La planète a été bouleversée par la pandémie de COVID19. Elle enchaîne depuis quelques dizaines d’années toutes sortes d’autres crises : effondrement de la biodiversité, réchauffement climatique, épuisement des ressources en énergie, en eau, en minerais, etc. La démographie humaine a explosé au cours des deux derniers siècles, de même qu’ont grandi les « besoins » individuels ressentis pour une partie de ses habitants perdus dans un consumérisme débridé.

Il en résulte des tensions sociales qui compliquent prises de décision et actions dans un monde où les paradigmes qui ont été à la base de son fonctionnement jusqu’alors s’écroulent. Ce qui est encore vu par certains comme des ‘crises’ – qu’ils pensent par définition transitoires -, est en fait l’émergence d’un monde durablement plus incertain et plus fluctuant qui à terme peut menacer l’habitabilité de la planète par les humains.

Cette trajectoire, prévue depuis le début des années 1970 et dont les causes étaient déjà parfaitement identifiées, oblige maintenant dans l’urgence à changer de paradigme en replaçant l’humanité dans les réseaux relationnels complexes qui rendent possible son existence, si possible heureuse à terme, dans la biosphère dont elle dépend. Le concept «Une seule santé» s’inscrit dans cette tentative. Il promeut l’idée que la santé humaine, la santé animale et des plantes et la santé des écosystèmes sont liées. Reconnu conjointement par l’OMS, l’OIE, la FAO et le PNUE, il engage à mobiliser de multiples secteurs, disciplines et communautés à plusieurs échelles pour travailler ensemble à la promotion du bien-être du vivant et à la lutte contre les menaces qui pèsent sur « les santés » qui n’en constituent en réalité qu’une seule.

Il s’agit alors, dans ce cadre commun, de prendre soin des êtres vivants, humains et non-humains, de la complexité de leurs relations, et de mettre en primauté le « prévenir » sur le « réparer », un positionnement qui, dans ce « monde d’avant » qui n’en finit pas, ne va pas sans difficultés et malentendus.

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