Bonjour,
voici une « mouche d’Ornans »
C’est une mouche artificielle très prisée par les pêcheurs de la Loue, en particulier pour la pêche des ombres (Thymallus thymallus) espèce emblématique.
D’après l’ouvrage de JP Pequegnot, édition de 1984, intitulé « Répertoire des mouches artificielles françaises » cette mouche possède deux ailes en plume légèrement couchées sur le corps, assez longues et serrées l’une contre l’autre, un corps en soie de couleur jaune ou vert ou même rose ou violet.
Les ailes sont en plumes d’étourneau ; il faut deux plumes symétriques des deux ailes et leur montage demande un tour de main bien précis.
Cette mouche a été créée par Gérard de Chamberet en 1928 et a donné lieu à de nombreuses variantes . Elle est montée souvent sur des hameçons de la taille n° 18 à 14.
Cette mouche lancée avec une canne légère et un bas de ligne fin représente sur l’eau un subimago de petite éphémère (Ephemerella ignita) le stade qui précède le stade adulte.
Cette espèce était très abondante lors d’éclosions massives sur la Loue avant les pollutions chroniques qui ont provoquées des pertes catastrophiques dans la biodiversité des invertébrés aquatiques et les mortalités de truites et d’ombres en 2010, puis 2011 et 2012.
L’excès de nutriments, azote et phosphore, provenant des effluents domestiques et agricoles entraînent des développements d’algues filamenteuses qui colmatent le fond de la rivière et asphyxient les larves des « mouches », provoquant leur disparition inéluctable.
La Loue était auparavant identifiée comme une des plus belle rivière de France, voir d’Europe, pour la pêche sportive à la mouche. Des auteurs célèbres ont glorifié ses gravières blondes et ses nassis ; le tourisme halieutique était développé : la vallée vivait au rythme des éclosions des mouches de mai ou des pontes de phryganes.
Les Assises de la Loue tenues le 11 octobre 2012 à Ornans ont été la grand’messe qui a permis de poser l’expertise de la dégradation des milieux aquatiques de la Loue.
Les pêches électriques de l’automne 2012 dans la haute vallée ont confirmé la perte catastrophique des populations de poissons salmonidés…
On attend avec impatience les décisions pour mettre en place un programme de restauration et les financements pour le réaliser sous l’autorité d’un pilote identifié.
« Serratella ignita : un petit Ephéméroptère très répandu », par Michel Hivet, INSECTES, Les cahiers de liaison de l’OPIE 2006, N°142-3, p11-13.