Qu’en est-il de la santé des rivières du massif jurassien ?

Conférence SHND par Pierre-Marie Badot et François Degiorgi

Mardi 9 avril 2024 20 h 30 à l’UFR Sciences & Techniques de la Bouloie, route de Gray à Besançon     Amphi Croisot bâtiment de propédeutique

ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE

Pierre-Marie Badot et François Degiorgi sont enseignants au laboratoire de Chrono environnement de l’université de Franche Comté. Ce sont des spécialistes en biologie environnementale, contaminations chimiques, pollutions des sols et de l’eau.

Thème de la conférence :

Jusqu’à une époque assez récente, la Loue et les autres rivières du massif jurassien abritaient d’importantes populations de salmonidés (truites, ombres), poissons très sensibles qui trouvaient dans leurs eaux des conditions particulièrement favorables à leur développement. Les maladies qui les ont atteints et leur mortalité spectaculaire à partir de la fin des années 2000 ont été des symptômes forts pour questionner un bilan écologique de la rivière jugée jusqu’alors « en bon état » par les autorités compétentes.

L’exposé permettra de présenter les résultats du programme de recherches mené pendant une dizaine d’années avec le concours de nombreux collaborateurs et le support financier de l’Agence de l’eau, de la région Bourgogne – Franche-Comté et du département du Doubs. L’objectif était d’identifier et de comprendre les phénomènes à l’origine de la dégradation des rivières karstiques du massif jurassien en focalisant les études sur le site atelier constituée par la haute et moyenne Loue.

Ces travaux ont montré que l’altération de l’état de santé des rivières karstiques est notamment induite par une forte dégradation de la qualité chimique de l’eau et des sédiments. Cette dégradation résulte elle-même d’une combinaison de facteurs, au premier rang desquels figure l’intensification des pratiques agricoles qui favorise le transfert de nutriments azotés et provoque des déséquilibres biologiques.

Cependant, d’autres contaminants chimiques tels que des résidus médicamenteux humains et vétérinaires, des hydrocarbures aromatiques polycycliques, des pesticides sont présents dans les rivières et contribuent aux dysfonctionnements. Ce sont bien l’ensemble des activités humaines et la modification de nos modes de vie qui participent à la dégradation des cours d’eau du massif. Ces résultats montrent la nécessité de mettre en œuvre rapidement des mesures de gestion appropriées pour restaurer la qualité de ces écosystèmes.

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