Les champignons se font rares dans le Doubs – Article

Article dans le journal : l’EST RÉPUBLICAIN, de Philippe SAUTER et photos de Nicolas BARREAU, sur les identifications de champignon du lundi à la SHND

Les poussées espérées de champignons se font rares en cet automne. La faute, à la sécheresse.

Les mycologues de la Société d’Histoire Naturelle identifient les paniers des cueilleurs chaque lundi soir.
Photo Nicolas BARREAU

Soir d’identification, hier au Jardin botanique.

Chaque lundi, les éminents membres de la Société d’histoire naturelle du Doubs accueillent ainsi les cueilleurs expérimentés ou pas.

« Bien sûr, la question la plus commune, c’est : est-ce que ça se mange ou pas ? C’est bien sûr important, mais nous sommes là aussi pour repérer tout ce que l’on nous apporte », explique Nicole Morre-Biot, présidente de l’association créée en 1899 à Besançon.

Et de ce point de vue, les mycologues bisontins n’ont pas eu grand-chose à observer. En tout cas en quantité. À tel point que la traditionnelle exposition du club à la Malcombe a dû être annulée cette année.

« On a trouvé trois pauvres girolles à Éternoz, la semaine dernière, et encore, il fallait voir la tête des girolles », notait Jacques Petit, un membre de l’association. « Les girolles que l’on voit au marché de Besançon viennent de Tchéquie », ajoute la présidente.

On attend le bolet

Une accusée principale à cette disette de champignons pour les cueilleurs de Franche-Comté : la sécheresse ajoutée à une bise récurrente.

Tous ne sont pas perdants. Les cueilleurs ont vu, ces derniers jours, revenir une vieille connaissance un peu perdue de vue depuis des années : le rosé-des-prés qui s’est satisfait de cette période de longue chaleur coupée de pluies abondantes.

Pas de quoi paniquer pour les mycologues bisontins. À l’image du sage parmi les sages. Jacques Lory, 85 ans, un ancien des Compteurs, dispose d’une certaine expérience dans le domaine : « Cela fait soixante-dix ans que je cueille des champignons. Pourtant je ne pourrais pas toujours expliquer pourquoi des champignons poussent là ou pas. Parfois, c’est une pluie tombée un an avant qui provoque la poussée. »

Reste un espoir pour les cueilleurs : « on ne sait pas encore ce que cela va donner pour le bolet. C’est maintenant que cela va se déclarer. Peut-être qu’il pourrait sauver la saison… »

Les membres de la société de mycologie tiendront un stand à la Foire aux saveurs de Pouilley-Français, ce samedi 3 octobre. Chaque lundi de 17 h à 18 h 30, jusqu’à la mi-octobre, les cueilleurs peuvent amener leur récolte pour une identification gratuite.

Philippe SAUTER

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