Des nouvelles de l’évolution de certaines populations de poissons de nos rivières

Par Jean-Pierre HEROLD et Nicole PONS

L’apron du Rhône est toujours en danger et un invasif, le Gobie demi-lune progresse de l’est vers l’ouest.  

1 / L’apron du Rhône, Zingel asper,
C’est un petit poisson endémique du bassin du Rhône dont la présence est un bon indicateur de la qualité des cours d’eau. Sa conservation est donc une priorité nationale.
Ses populations ont baissé au cours du XXsiècle à cause des différents usages des cours d’eau. Dans notre région, il y a quelques années, il était encore présent dans la Loue et sur la partie suisse du Doubs. Aujourd’hui, il est en voie de disparition dans la Loue comme dans le Doubs franco-suisse. Il est en tête de liste des espèces menacées prioritaires de France métropolitaine pour l’action publique.

  • Un 2ème plan national d’actions en faveur de l’apron du Rhône a été mis en place pour la période 2020-2030,
  • Mickaël Bejean, hydrobiologiste au Muséum d’histoire naturelle de la citadelle de  Besançon, continue ses recherches sur la reproduction de l’apron,
  • Un projet d’élevage ex-situ de l’apron suisse du Clos du Doubs par les suisses voit le jour pour sauver l’espèce.  

Affaires à suivre … et pour en savoir plus :

Des articles en cliquant sur ces liens : 

Plan national d’actions en faveur de l’apron du Rhône 2020-2030 

Les suisses travaillent sur l’apron « le roi du Doubs »

Des vidéos sur Youtube *:

Nouveau plan national pour l’Apron : une aubaine pour les rivières

 À la recherche du roi du Doubs 

* pour voir les vidéos, il n’y a pas de lien, il faut reporter le titre dans la barre de recherche de votre navigateur. 

2 / Le gobie demi-lune, Proterorhinus semilunaris, présent dans la Saône et le Doubs :
Il est arrivé par le canal de l’Est et est signalé à Ray-sur-Saône… et il continue sa progression maintenant dans la Saône aval puis dans ses affluents… pourquoi pas l’Ognon ?
Dans le Doubs, plusieurs individus ont été capturés début octobre lors d’une pêche électrique à Colombier-Fon-taine. Il arrive donc par le canal du Rhône au Rhin.
Il est déjà bien présent sur le Rhin et la Moselle où les populations ont explosé il y a trois ou quatre ans.
D’après David Pierron, ingénieur de la fédération de pêche du Bas Rhin, ce sont les carnassiers qui, depuis, sont parvenus à réguler cette invasion car tous les prédateurs en profitent. Les gobies sont des proies très faciles, peu mobiles. Les silures se sont notamment spécialisés sur ces gobies. Dans les milieux où tout est déséquilibré, l’espèce qui se développe en masse est l’objet de prédation intense.

3 / Une autre nouveauté en Bourgogne Franche-Comté, la blennie fluviatile,  Salaria fluviatilis :  
Elle colonise la Saône en provenance du sud de la Saône et Loire (71) où elle a progressé vers le nord jusqu’à Auxonne (21) et en amont de Saint Jean de Losne, où elle a été identifiée en 2020 et 2021.
C’est une espèce bien présente dans les rivières de la région méditerranéenne qui déplace sa limite biogéographique vers le nord. Est-ce l’effet du réchauffement climatique ?  

 

Pour mieux connaitre la  blennie, cliquer  sur son image :

 

 

Et encore, voir la note de Julien Bouchard dans la revue scientifique Bourgogne Franche-Comté NATURE , 2021-33- p 132-133.

 

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