Les récents séismes de Turquie et du Maroc dans leur cadre géodynamique et historique

Conférence SHND par Olivier FABBRI

Mardi 12 mars 2024 20 h 30 à l’UFR Sciences & Techniques de la Bouloie, route de Gray à Besançon     Amphi Croisot bâtiment de propédeutique

ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE

Olivier Fabbri est professeur de Géologie au laboratoire de Chrono environnement de l’université de Franche Comté. Il étudie en particulier les mécanismes de rupture des roches lors des tremblements de terre récents ou anciens dans différents contextes géodynamiques (Japon, Alpes, Jura, Hébrides etc.).

Thème de la conférence :

Les récents séismes de Turquie (magnitude 7.8 et 7.9, 6 février 2023) et du Maroc (magnitude 6.8, 8 septembre 2023) dans leur cadre géodynamique et historique.

Résumé de la conférence :

Deux des séismes destructeurs majeurs de l’année 2023 ne se sont pas produits sur la ceinture de feu du Pacifique, comme c’est hélas souvent le cas, mais à moins de quatre heures d’avion de Paris, c’est-à-dire très près de nous. Ces deux événements, bien qu’affectant des régions très éloignées car séparées de plus de 4000 km, présentent de nombreux traits communs. Ils se sont produits sur deux systèmes de failles plutôt bien connus des géologues : le système faillé est-anatolien pour les événements du 6 février, et le système faillé de l’Atlas marocain pour la séquence du 8 septembre. Tous deux se caractérisent par des magnitudes élevées (7.8 et 7.9 pour les deux événements turcs, 6.8 pour le cas marocain), et des profondeurs focales faibles (de l’ordre de 12 à 24 km), ce qui explique leur caractère destructeur. Il ne s’agit pas d’événements inattendus car tous deux ont été précédés par des événements majeurs au cours des temps géologiques ou historiques (Antioche, Agadir). Les ruptures ayant atteint la surface, les systèmes de mesures géodésiques ont pu enregistrer les déformations du sol, améliorant ainsi notre connaissance de la mécanique des failles impliquées. Ces différents aspects seront développés et illustrés au cours de l’exposé. Comparé à la ceinture de feu du Pacifique, le pourtour méditerranéen pourrait apparaître comme une zone moins exposée aux séismes meurtriers. Ces deux événements montrent qu’il n’en est rien, et que la communauté scientifique ne doit pas relâcher ses efforts dans la recherche d’une meilleure connaissance des failles actives péri-méditerranéennes et de l’aléa sismique associé.

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