Année mycologique 1998 – Bulletin n° 2

par Gilbert MOYNE
Mise en page Michel KUPFER

Météorologie

Comme pour les grands crus de bourgogne ou de bordeaux, il est en mycologie des années qui restent en mémoire. Et 1998 sera une année dont on se souviendra longtemps.

L’hiver ne fut pas trop rigoureux, janvier fut même très doux et nous eûmes le plaisir de récolter nos premières morilles le 13, ce qui est un record. La neige n’apparut que vers la fin du mois.

Février se caractérisa par de belles journées parfois chaudes mais avec de fortes gelées nocturnes.

Et puis, il fit plus doux et les morilles réapparurent et continuèrent allègrement en mars et avril. Une alternance d`un temps doux et pluvieux avec des périodes plus froides et des chutes de neige, surtout en altitude, favorisèrent de belles poussées tant en nombre qu’en taille. Les morilles « aiment » ces chocs thermiques. Malheureusement une longue période de forte bise apparut début mai mettant rapidement fin à ces cueillettes exceptionnelles. En trois jours, tout avait disparu.

Les mois de juin, juillet et août apportèrent leur lot habituel de comestibles à savoir chanterelles et cèpes.

Et puis ce fut septembre avec de fortes précipitations après des journées très chaudes. Des poussées extraordinaires, notamment de cortinaires, enchantèrent nos amis arboisiens et leurs invités européens. Les bois pullulaient d’espèces variées, comestibles ou non, et les prés débordaient de rosés. Cette pléthore entraîna de nombreuses intoxications souvent dues à la confusion entre l`entolome livide et le clitocybe nébuleux. Les expositions regorgeaient de visiteurs curieux et intéressés qui avaient envie de se rassurer. Partout, elles eurent un vif succès et présentèrent un nombre impressionnant d`espèces, battant des records : 620 espèces présentées à Besançon.

Pour les mycologues, ce fut un enchantement. Si les russules et lactaires se décomposaient rapidement à cause de la pluie, les cortinaires étalaient partout leurs chapeaux multicolores. On découvrit de nombreuses espèces rares ou jamais vues encore : Cortinarlus claroflavus, xanthochlorus, rapaceus, rickenianus, xanthophyllus, osmophurus

Les hygrophores et autres hygrocybes, absents l’an passé, égayeront les vieux prés et même les sous-bois de leurs couleurs vives. Une sortie aux environs de Belfort nous permit de revoir le magnifique Hygrocybe calyptraeformis et de découvrir Mycena adonis ainsi qu`une impressionnante colonie du rare Cuphophyllus grossulus qui couvrait des mètres carrés d`écorces de sapin disposées au pied des massifs floraux.

Les poussées perdurèrent jusqu’à mi-novembre puis une forte vague de froid, suivie de chutes de neige surprit tout le monde par sa précocité et mit fin trop rapidement à une année exceptionnelle.

Gilbert MOYNE

Ce supplément peut être téléchargé, avec le détail des réunions 1998.

Année mycologique 1998 – Bulletin n° 2

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