La faune piscicole des 4 bassins versants de la Bourgogne Franche-Comté : plus de diversité ?

Dans le cadre des conférences de la SHND, le mardi 12 décembre à 20h30, à l’Amphi A de l’UFR Sciences à la Bouloie, Jean-Pierre HEROLD donnera une conférence sur l’apport de biodiversité en « poissons » amené par la réunion de nos deux anciennes régions.

Cette présentation a déjà été proposée lors des 13e Rencontres Bourgogne-Nature « Bourgogne-Franche-Comté… la région change. Et la Nature ? » en 2016, puis a fait l’objet d’un article : BOUCHARD J. & HEROLD J.-P. 2017. La faune piscicole des 4 bassins versants de la Bourgogne Franche-Comté : plus de diversité ? Revue scientifique Bourgogne-Nature 25 : 149-163 [http://www.bourgogne-nature.fr/fr/actualites/le-n-25-de-bourgogne-nature-est-disponible_6_A542.html]

Les données ont été rassemblées par Julien BOUCHARD (Agence française pour la biodiversité) et Jean-Pierre HEROLD (SHND et CSRPN) avec l’aide d’Alexandre BERTHELOM.

Résumé

La nouvelle région Bourgogne – Franche-Comté est dorénavant située à l’amont de quatre grands bassins français du Rhône, de la Seine, de la Loire et du Rhin. De ce fait elle présente une réelle richesse en milieux aquatiques, depuis les ruisseaux apicaux des massifs du Morvan et du piémont vosgien et du Jura, jusqu’aux grands cours d’eau de plaine, tels la Loire, l’Allier, l’Yonne ou la Saône, en passant par les emblématiques Doubs et Loue, fleurons français des rivières à salmonidés. Cette diversité d’habitats abrite 54 espèces de poissons, chacune spécialisée à son milieu de vie, des torrents frais et tumultueux aux eaux plus chaudes et lentes des grandes rivières.

A l’évidence, avant de se réunir en une seule région, la Bourgogne et la Franche-Comté comptaient individuellement moins d’espèces sur leur territoire ! Mais depuis, chacune a apporté à l’autre un nouveau pool de taxons : ce sont les migrateurs amphihalins comme le saumon atlantique, l’alose, la lamproie marine ainsi que des espèces comme la loche de rivière ou le crapet de roche que la Bourgogne met au pot commun, tandis que la Franche-Comté amène des poissons plus discrets comme l’apron du Rhône, la loche d’étang ou le corégone des lacs jurassiens.

La rapide synthèse cartographique ci-dessus évoque cet aspect. On notera la présence de la loche de rivière (ou épineuse, Cobitis taenia L. – points bleus) qui arrive du bassin de la Seine par l’Yonne, de la lamproie marine (Petromyzon marinus L. – points blancs) et de l’emblématique saumon atlantique (Salmo salar L. – points orangés) qui nous viennent par la Loire, et la contribution comtoise avec les rarissimes apron du Rhône (ou « roi du Doubs » ! Zingel asper L. – points rouges) et loche d’étang (Misgurnus fossilis L. – points verts), ainsi que le lavaret (Coregonus lavaretus L. – points violets), lequel, tout en n’étant pas autochtone, est du moins présent dans plusieurs lacs d’altitude.

L’attention sera attirée également sur le fait que parmi les espèces plus «ordinaires» et communes aux deux anciennes régions, certaines sont plus ou moins – et plutôt plus que moins…- fragilisées par les pressions anthropiques et ont tendance à régresser : c’est spécialement le cas de la lote de rivière et de l’ombre commun. D’autres inversement, et souvent introduites à des fins halieutiques ou « décoratives » – ce qui manifeste alors clairement la responsabilité de l’homme -, sont en pleine expansion comme le silure. Les données cartographiques suivantes montrent ces aspects.

Une liste rouge régionale fait le point sur les espèces les plus vulnérables et les espèces disparues, voir http://www.bourgogne-franche-comte.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2014_13_Liste_rouge_poissons_cle57575d.pdf.

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