Par le terme « Anthropocène », on désigne la nouvelle époque géologique dans laquelle nous sommes récemment entrés et qui se caractérise par la pression sans précédent que les humains font peser sur l’écosystème terrestre. Ses racines profondes ? L’entrelacement étroit, depuis la plus lointaine Préhistoire, de la trajectoire de la nature et de celle des sociétés humaines.
Après avoir fait la généalogie du concept et évoqué les polémiques que suscite son adoption, Michel Magny examine les différentes manifestations de la crise écologique dont l’Anthropocène est aujourd’hui le nom : réchauffement climatique, chute de la biodiversité, pollution des écosystèmes, anthropisation des espaces terrestres et pression démographique.
Et de s’interroger plus largement: l’Anthropocène ne nous donnerait il pas à penser, avec la crise écologique, celle des sociétés humaines, c’est-à-dire le rôle de notre espèce et les imaginaires qui fondent notre manière de faire société et d’habiter le monde ?
Michel Magny
Médaille d’argent du CNRS, Michel Magny est directeur de recherche émérite au CNRS au laboratoire Chrono-environnement (Besançon), spécialiste des changements climatiques et environnementaux et de leurs interactions avec l’histoire des sociétés depuis le dernier maximum glaciaire. Il est l’auteur d’Aux racines de l’Anthropocène (Le Bord de l’Eau, 2019).