Bernard Dupont, une main verte, un jardinier d’élite , qui suit les variations des précipitations et leur évolution nous fait part de ses réflexions.
Ici, en Franche-Comté, les réserves d’eau se font d’octobre à mars. Ce qui tombe ensuite, à partir d’avril, est absorbé par la végétation (sauf pluies exceptionnelles) et ne sert plus à alimenter les nappes.
Or, depuis l’été dernier il pleut très peu. L’année 2021 avait été bien arrosée certes, mais ce sont seulement quatre mois très excédentaires qui ont fait la différence avec des pluies quasiment deux fois plus importantes que la moyenne mensuelle (janvier, mai, juillet et décembre) mais les 8 autres mois ont été déficitaires en eau.
Depuis le mois d’août dernier, il pleut très peu et si on excepte le mois de décembre, très arrosé (+66%), les 7 autres mois ont eu un déficit en eau sévère : août (-29%), septembre (-23%), octobre (-11%), novembre (-17%), puis en 2022 : janvier (-24%), février (-19%) et surtout mars (-83%).
Le trimestre qui s’achève a été exceptionnellement sec (57% seulement de la pluviométrie habituelle), avec un mois de mars tellement sec que ça n’a peut-être jamais été vu : 17% seulement de la pluviométrie moyenne mensuelle, déficit donc de 83%).
Et le mois d’avril qui arrive ne va sans doute pas changer la donne car avril est souvent, ici, l’un des mois les moins pluvieux.
L’été s’annonce forcément très dur car une sécheresse d’hiver et une sécheresse de printemps annoncent forcément un été encore plus sec (même si la pluviométrie redevenait normale entre temps).
Ici, autour de moi, personne ne parle de tout ça (à part quelques amis jardiniers et quelques agriculteurs) et il y a même des gens qui pensent que l’hiver a été pourri et froid.
On en reparlera plus tard … !