Charles Louis Contejean

La vie et l’oeuvre de Charles Contejean

Un digne héritier de Cuvier

Comme bon nombre de ses compatriotes, Ch. Contejean part, jeune adulte, pour la Russie où il devient précepteur dans une famille aristocratique. Il en profiterait pour obtenir, en 1844, un diplôme à l’Université de Saint-Pétersbourg. Peu après, il revient à Montbéliard, où il occupe provisoirement un emploi de commis à la sous-préfecture, puis de professeur de chimie au collège de Montbéliard. Dès 1850, son goût pour les sciences naturelles va faire de lui un des membres les plus actifs de la toute nouvelle Société d’Emulation de Montbéliard (S.E.M.), héritière de la Société Scientifique et Médicale de Montbéliard. C’est l’âge héroïque de la jeune société, l’époque où Wetzel, Oustalet, Quélet, Muston, Jordan et tant d’autres rivalisent d’ardeur pour créer un centre d’activité scientifique dans la patrie de Cuvier, de Duvernoy et de Laurillard.
La S.E.M. vient de créer son Musée (le futur Musée du Château de Montbéliard), et Charles Contejean en est nommé premier conservateur. C’est en parallèle de cette activité qu’il réalise son herbier de la flore du Pays de Montbéliard. Il le publie en 1854 sous le titre « Énumération des plantes vasculaires de la flore de Montbéliard » et il ne cessera de l’enrichir et de l’amender.

Botaniste, géologue… et montbéliardais

Ch. Contejean n’est pas seulement un botaniste, c’est aussi un géologue. Il publie en 1859 dans les mémoires de la Société d’Émulation de Montbéliard, « Étude sur l’étage kimméridgien du Jura, de la France et de l’Angleterre, rapporté à la localité de Montbéliard ».

La collection de fossiles qu’il a récoltée se trouve aujourd’hui au Muséum Cuvier et se compose de 3~200 échantillons dont 528 sont représentés dans la publication ou ont permis la création d’une nouvelle espèce (échantillons types et figurés).

En 1860, il est nommé préparateur de géologie au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, puis chargé du cours de physique aux lycées d’Angers et de Toulouse en 1862. Il entre dans l’enseignement supérieur à la faculté des sciences de Clermont-Ferrand en 1864 et à celle de Poitiers en 1865, où il devient professeur titulaire en 1866. Il y occupe enfin la chaire de géologie jusqu’à la fin de sa carrière universitaire en 1890.

Bien qu’éloigné de Montbéliard, il y passe fréquemment ses vacances et publie de nombreuses notes botaniques. Enfin, et surtout, comme témoignage exceptionnel de son attachement à sa petite patrie, il rédige un « Glossaire du patois de Montbéliard ».

Une retraite bien remplie

À la retraite, Ch. Contejean revient à Montbéliard ; il s’occupe des collections botaniques du musée et réalise en 1893 un fondamental « Herbier de la Flore de Montbéliard ». Il aurait voulu – paraît-il – donner à Montbéliard son herbier général, mais faute de place (cette magnifique collection ne contenait pas moins de 12~000 espèces), il se décide à en faire don à l’Institut botanique de l’Université de Besançon. Cette collection est déposée aujourd’hui au Musée d’histoire naturelle de la Citadelle de Besançon.

En 1900, il retourne chez ses enfants à Paris et meurt le 13 février 1907, à l’âge de 82 ans.

Un herbier du Pays de Montbéliard de 1~362 plantes :

Si l’intérêt à conserver les herbiers semble une cause acquise, il faut encore valoriser ce patrimoine en le portant à la connaissance du public.
L’importance de cette œuvre botanique réalisée par Ch. Contejean, n’est pas seulement dans l’inventaire des plantes locales, mais surtout dans la place qu’il accorde à la géographie botanique.

L’Herbier Ch. Contejean, actuellement dans le centre de conservation du Muséum Cuvier, comprend 18 volumes sur la flore du Pays de Montbéliard et 10 volumes d’un herbier général. Cela représente respectivement 1~362 et 640 plantes. En 2001-02, il a été complètement inventorié sous forme de fiches papier et informatique par deux stagiaires québécois (N.D. et L.P.C.) et par une équipe de bénévoles de la Société d’Histoire Naturelle du Pays de Montbéliard. En 2007, sa réactualisation fut republiée par le muséum Cuvier dans un numéro spécial du bulletin de la Société d’Histoire Naturelle du Pays de Montbéliard.

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