Jean-Claude ROBERT (1939-2014)

Avec Jean-Claude, nous perdons non seulement un ami très cher, mais un précieux artisan de la connaissance d’une nature dont il a exploré tous les aspects avec bonheur.

Enfant déjà c’était un amoureux de la nature mais dans sa famille d’horlogers, on suivait évidemment ses études à l’école d’horlo ! C’est pourtant tout naturellement pour lui qu’il se retrouvera en fac de sciences. Il y rencontrera Monique qui deviendra son épouse et sa complice dans toutes les étapes de leur vie de partage avec les autres et la nature.

Nommé assistant au Laboratoire de Biologie et écologie animale dans l’équipe du Professeur Réal, il entame une carrière d’enseignant-chercheur en étroite liaison avec le terrain.

Parallèlement il va s’intéresser à de nombreuses associations d’amis de la nature, d’abord au GJN de Rougemont, pépinière de naturalistes de tout poil qui va rapidement devenir sa seconde famille.

Il sera un guide pour de nombreux jeunes chercheurs et aura à cœur de s’entourer d’équipes compétentes dans lesquelles des liens d’amitiés seront solides et durables ; ce qui contribuera à assurer la réussite de nombreuses actions.

C’était non seulement un chercheur hors pair, exigeant, dont les qualités humaines de modestie, de sérieux, s’ajoutaient à une discrétion certaine ; ce qui en faisait un être particulièrement attachant. Il était aussi disponible, charitable, serviable, ouvert à tous et d’une amicale jovialité.

Sa carrière à l’UFC fut marquée par une période particulièrement importante avec la création de la Station Biologique de Bonnevaux dont il fut le directeur et un animateur magistral. Des générations d’étudiants et de chercheurs de tous horizons ont fréquenté et apprécié ce lieu mythique de découverte et de connaissance du Haut Doubs. Sa fermeture dans les années 2000 fut un grand crève-cœur pour Jean-Claude.

Un des aspects de sa personnalité d’entomologiste est marqué par ses qualités de concepteur-bricoleur. Il inventa de nombreux et ingénieux dispositifs de capture d’insectes qui ont été et sont encore utilisés avec bonheur sur de nombreux sites depuis sa Franche-Comté natale jusqu’aux confins des forêts primaires de Madagascar !

C’est lui qui a conçu et fait fabriquer ce dispositif de piégeage nocturne à l’ultra violet à séparation horaire automatique pour étudier l’activité de vol des papillons de nuit, avec l’aide de JL Pingitore.

Il sera comblé par la passion des insectes qu’il a transmis à son fils Jean-Yves.

Il fonde l’OPIE de Franche-Comté, dont il a été le président fidèle et dont il a fait une référence en entomologie. Il participera aux activités scientifiques de la plupart des mouvements associatifs naturalistes : SHND, LPO, SBFC, animera des sorties, des échanges, des rencontres en Franche-Comté, dans l’hexagone, plus tard en Afrique en compagnie de R. Albignac puis de ses enfants, Jean-Yves, Manou et Stéphanie, comme lui amoureux de ces attachantes terres d’Afrique et Malgache.

Ses dernières amours seront pomologiques au sein de l’Association bisontine de pomologie, avec la passion des arbres fruitiers surtout les variétés anciennes, qui a animé avec bonheur ses dernières années.

Mais depuis 2005 vinrent les années noires, la perte de son frère, puis de sa chère Monique l’ont durement ébranlé, enfin celle de son fils Jean-Yves, trop tôt arraché à l’affection des siens, a encore aggravé sa peine.

Il tenait bon malgré sa douleur et sa peine qu’il n’étalait pas au grand jour mais que nous devinions derrière un voile dans ses yeux pourtant si doux et souriants !

Naturaliste au grand cœur, Jean-Claude va manquer à la communauté de ses nombreux amis naturalistes ; espérons que les traces de son passage resteront dans les cœurs comme sur le terrain et formeront un terreau pour ses successeurs qui, pour lui, étaient tous un peu ses enfants.

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