« Nous jouons avec le feu et la biodiversité depuis la Préhistoire »

Cycle des Rendez-vous de chrono-environnement par Boris VANNIÈRE
mardi 26 mars 2019 à 20h, au petit Kursaal  à Besançon

Dans cette série annuelle de conférences, le Labo de Chrono-environnement se propose, en association avec la Société d’histoire naturelle du Doubs, de faire découvrir ses activités de recherche à partir de causeries dédiées au grand public.

ENTREE LIBRE ET GRATUITE

Boris Vannière est directeur de recherche CNRS, il étudie les interactions passées entre sociétés et écosystèmes et plus particulièrement les changements de régimes de feux depuis 20 000 ans en lien avec les variations du climat et le développement des pratiques agro-pastorales depuis le Néolithique.

Lors de cette conférence Boris Vannière présentera l’histoire des feux, leurs causes et conséquences et l’héritage anthropique millénaire de la biodiversité méditerranéenne actuelle.
La région méditerranéenne représente l’un des points chauds de la biodiversité mondiale. Cette région est également fortement touchée par les feux de forêt. La végétation actuelle est adaptée à un large éventail de régimes de perturbation, mais un changement dans la fréquence ou l’intensité des feux dans le futur pourrait affecter gravement la biodiversité du bassin méditerranéen. Ces prévisions restent cependant incertaines, étant donné que les régimes de feu et leurs impacts écologiques se produisent sur des durées trop longues pour une observation directe.
La reconstruction des changements de régimes de feux et des changements de composition de végétation à l’échelle des siècles et des millénaires permet d’analyser et comprendre l’impact des feux sur la diversité de la végétation méditerranéenne. Les feux et les changements de diversité s’expliquent notamment par les interactions à long terme entre l’homme et l’environnement, probablement depuis 7 500 ans. Le brûlage néolithique a propagé une première vague d’ouverture croissante de la végétation et a promu la diversité des zones boisées autour des premières communautés agropastorales.
La transformation du paysage s’est intensifiée autour de 5500 à 5000 avant aujour­d’hui et a été accélérée au cours des deux derniers millénaires, les feux anthropiques ayant entraîné des transitions permanentes vers moins de diversité. L’héritage plurimillénaire de ces interactions société-environnement devrait être mieux pris en compte aujourd’hui pour la promotion de la biodiversité et la gestion des paysages.

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