Un indicateur du changement climatique : l’Orchis bouc ?

Par Monique Hérold

L’Orchis bouc (Himantoglossum hircinum) fleurit dès les premiers beaux jours du mois d’avril. Or en 2020 le mois d’avril a été très ensoleillé et très sec. Une sortie sur la pelouse sèche, calcaire de Chaudanne à Besançon, a révélé un grand nombre de pieds de cette espèce, en cours de floraison, dès la mi-avril. Leur taille peut dépasser 50cm.

La littérature (Biolgical flora of British Isles) explique que le changement climatique joue un rôle certain dans l’expansion de cette espèce.

Une remarquable étude a été menée entre 1976 et 2001 sur des Orchis boucs d’une réserve naturelle, en Thuringe allemande. Elle souligne l’augmentation exponentielle de cette population depuis 1990, sur un biotope qui était en limite de sa répartition géographique, en Europe. Voir : Climate science history in Botanical Journal of Linnean Society. 2006 n°151, p 511-526.

Un automne humide, un hiver avec absence de gelées précoces et des températures basses atténuées augmentent les chances de réunir des conditions favorables au développement des rosettes des Orchis boucs qui peuvent alors atteindre la taille adéquate pour fleurir. Peut-être est-ce là, l’explication de la belle floraison observée sur la pelouse sèche de la colline de Chaudanne, connue pour sa flore d’orchidées.

Cette pelouse a été soumise à des températures dépassant 44°C (le 22/04 à 16 h) et à une sécheresse intense, pas de pluies depuis le 30/03 ou il est tombé 8 mm d’eau. Une situation peu commune.

Plus d’informations avec l’ouvrage : Besançon en fleurs, florule des collines bisontines par Chistophe Hennequin du Conservatoire botanique national de Franche Comté (édition Mille et un chemin, 2012) ou aussi : les Orchidées des Monts de Gy par le CPIE de la vallée de l’Ognon, Maison de la Nature de Brussey.

On fait appel aux sociétaires de la SHND, dont certains sont des amateurs de floraisons printanières d’Ophris et d’Orchis sp. en milieux calcicole pour confirmer cette observation.

D’autres pelouses sont à prospecter comme à Montfaucon ou sur les Monts de Gy, les pelouses célèbres de la Folle ou de Bellevue sont des sites à prospecter, en respectant les distances de protection anti-virales, ce qui n’est pas une contrainte dans ces milieux ouverts !

Transmettez vos informations à jpmhd@noos.fr

Merci

Monique Hérold

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